novembre 2001 |
Kajuraho Rectification : j'avais pris quelques notes concernant Bénarès, mais seulement arrivé à ma destination suivante. Description de l'un et l'autre lieu. Yogi Lodge. Coucher de soleil sur les toits de la ville, avec les
montagnes au loins. Une des très bonnes adresses du routard. Que disent mes
notes de Bénares ? "Rien vu". Rétrospectivement, je pense à Hiroshima mon
amour, découvert récemment au cinéma. Tu n'as rien vu à Varanasi. Tu n'as
rien vu en Inde. J'ai beaucoup vu, vite, et trop peu retenu. Mais il est vrai
que je n'ai pas vu le temple des singes, ni le palais du Maharadja. Pas facile
d'expliquer que j'ai préféré me perdre dans les petites rues peu fréquentées
des autres touristes. Peut-être une raison à rajouter à celles qui me font
rédiger ces pages : combler les vides que laissent les trop peu nombreuses
photographies (je voudrais tant qu'elles soient belles que je n'ose pas en
prendre beaucoup) et l'absence de compagnon de voyage avec qui ressasser
les souvenirs. Je retrouve dans mes notes le temple d'or et le temple Népalais,
les Chowks, et en moi les souvenirs qu'ils évoquent. Quelques personnages
que j'avais oubliés : le troisème guide, celui de l'observatoire, que j'avais
refusé, le marchand de soie de la grande place, qui avait exercé à Paris et
à Lyon. Le nom de l'hôtel : Sonmoni - pas trop mal - et le rappel des deux
diners que j'y avait pris (durant ces quinze jours les déjeuners ont souvent
disparu pour laisser plus de temps aux visites). Le sentiment de me sentir
comme un intru sur ces ghâts : autant Banganga me permettait de m'assoir
tranquillement, autant ici la présence d'un touriste est-elle le signal de
ralliement pour toute une meute de vendeurs de cartes postales. En fait j'aurais plutôt cherché à fuir la compagnie durant ce voyage, avec l'impression qu'en découvrant seul je découvrirait mieux. Dans le train au départ de Bénarès trois anglais partageaient mon wagon, la mère, le fils et la fille je suppose, ces deux dernier ayant à peu prêt mon âge. Je l'ai ai recroisé au restaurant à Kajuraho, puis plusieurs fois avant d'arriver au Rajastan, mais sans jamais échanger avec eux plus de quelques mots. Pourtant j'ai parlé avec de nombreux autres touristes, mais toujours en sachant que la rencontre n'aurait pas de suite, et puis surtout avec des gens parlant français. Kajuraho était assez tranquille. J'ai fait les temples les plus proches
avant les heures les plus chaudes. Ensuite, le vieux village et les temples
du groupe est. Ce soir, le Yogi est présent et fait une session spécialement pour
un groupe d'Italiens qui logent à l'hôtel. Je n'avais d'abord pas compris
qu'il s'agissait d'une scéance privée, je suis un peu géné au début mais personne
ne semble attacher trop d'importance à ma présence. Le Yogi commence par
une brève introduction, puis fait venir chacun des membres de l'assemblée
qui le désire. Le tour qu'effectue le groupe est en fait principalement axé
sur l'aspect spirituel de l'Inde. Pour tous, c'est l'occasion de se remettre
en question ou de trouver des réponses. Le Yogi parle de vies antérieures,
des couleurs associées aux différentes parties du corps. Certains semblent
y trouver ce qu'ils cherchent, d'autres doutent. J'esquive mon tour. Ma liste de rencontres comporte encore quelques francophones : deux
vieilles dames (jeunes retraitées ?) à la terrasse d'un restaurant. Un mécanicien
malgache. Des histoires que je n'ai pas le temps d'écouter. |