novembre  - décembre 2001

Agra

Deux nuits au pays des milles et unes nuits.

Rahiv Lodge. Une terrasse au-dessus du petit hôtel. Le Taj Mahal en face. La lune éclairant l'ensemble. Des Français partout, par cars entiers. J'ai eu la chance d'arriver un vendredi soir : l'entrée du Taj est gratuite. Je reste jusqu'à la tombée de la nuit. A l'intérieur, il fait déjà sombre quand j'arrive. Difficile de profiter des fines sculptures.

Le soir, l'appel à la prière rappelle qu'Agra doit une grande partie de sa splendeur aux empereurs musulmans et que leur religion reste aujourd'hui encore très présente. La nuit se passe, avec quelques coupures de courant (qui semblent fort fréquentes puisqu'hôtels comme restaurants sont équipés de groupes électrogènes). Dans l'ensemble, une ville bien plus petite et bien plus calme que je ne m'y attendais.

Petit déjeuner au Yash Cafe. Des singes passent, escaladant les lampadaires. On me demande quelques conseils sur l'hôtel, si les douches sont correctes ... Dans les rues, de nombreuses charettes encombre les trottoirs, logement pour d'encore plus nombreuses personnes. J'achète ensuite mon billet à l'entrée du Taj (cinq cent roupies pour les étrangers), mais commence ma journée par descendre jusqu'au fort rouge. Un vrai décors de Tomb Raider (je suis un fan, et alors ?). A l'intérieur, de grandes cours envahies par l'herbe, des pièces en enfilades, des salles de marbres, des dentelles de pierre. La chambre où le batisseur du Taj Mahal passa ses dernières années à contempler le fleuve et, le surplombant, l'écrin qu'il avait voulu pour son épouse.

A la sortie, c'est la ruée des rickshaw. Ma prochaine étape (le billet donne le droit à d'autres entrées, donc je fais une boucle visiter les divers monuments) est relativement , donc j'accepte l'offre d'un vieux rickshaw - pas un auto-rickshaw mais un bon vieux cyclo-rickshaw (tm). Une petite lettre de présentation rédigée en français. J'ai tout de même eu tort d'accepter, ma journée se perdra en grande partie au rythme de la bicyclette de Dremi.

Prendre mon guide du routard aiderait bien pour continuer le récit. Ceux qui connaissent trouveront ce dont je veux parler, pour les autres j'espère que les noms n'ont pas trop d'importance. Descente le long du fleuve, rampe, traversée sur un vieux pont Eiffelien où passent trains, voitures, rickshaw (moi), charettes, piétons et cochons noirs. De l'autre côté, une autre mausolée. Demeure d'un poète, petit écrin splendide mais moins bien entretenu et sans la grandeur du Taj que l'on voit sur la rive opposée.

Nous continuons au mausolée de porcelaine, hélas bien abimé par le temps. Sommes-nous montés au sommet ? Je crois que nous avons essayé, mais le gardien ne devait pas être là. Squat divers entre les piliers de cette arche. La rive me plait, témoins d'une grandeur qui s'en va, vestiges de belvédaires et cheminées d'usines désormais éteintes pour sauvegarder ce qu'il reste de la blancheur du Taj (malgré tout un peu jauni).

"Périphérique". Un temple en construction depuis un siècle, "probablement autant de temps qu'il en faudra pour le terminer" dixit le GdR. Des quartiers plus populaires et vivants que celui de l'hôtel, mais un monument sans grande originalité. Enfin (trop longue route, je m'étonne sur les chameaux le long des routes, arrêt à un passage à niveau où sont prises les quelques notes sur cet après-midi), un dernier mausolée (décidémment une spécialité locale), le plus grand et le plus retiré. Un parc immense entouré de murailles, quatre portes et quatre chemins qui mènent au batiment central. Paons et espèces de gazelles dans l'herbe et les arbres qui recouvrent désormais ce qui fut un jardin. Plusieurs salles réparties autour du tombeau principal, souterrain, éclairé par une seule meurtrière dans le mur de gauche. Le plus magnifique est sans dourtel'étagement des toits, trop peu visible de loin, icaché de près, et dont la visite n'est hélas plus autorisée. Une fois de plus je ne peux que songer à un décors de Tomb Raider.

Long retour vers le centre. Arrêt obligatoire chez un divers marchands, honnêtes ou non, où mon chauffeur est commissionné. J'y fais quelques achats  : je n'aurais probablement guère le temps de faire beaucoup de shopping, et puisqu'il y a ce que je veux, le prix n'est pas bien important. Je recroise Valérie et son amie Florence, jeunes Belges (et étudiantes en droit) rencontrées la veille au restaurant et avec lesquelles j'avais été marcher avant de retourner à nos hôtels respectifs. Elles viennent d'arriver par Delhi et vont en sens inverse de mon voyage, vers Bénarès. Je fini ma soirée au Taj. Encore un peu trop sombre pour en profiter longtemps, mais au moins la chaleur tombe et les jardins sont agréables. Le coucher du soleil, en nuances de violet par instants, est magnifique. Pendant qu'assis sur les marches je regarde le Taj, une touriste (Belge aussi - juste une coincidence) me demande de réparer son appareil. Je me sens étrange, à parcourir ce pays à la mode routard, alors qu'elle et son groupe sont là en voyage organisé.

Le lendemain, départ en bus vers ma destinations suivante : Jaipur et le Rajastan.

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