mai 2000 - juin 2004 |
Re: Nouvelles d'Inde Jeudi 18. J'ai finalement l'impression d'ennuyer les elfes plus qu'autre chose, et mes mails ne sont plus alors adressés qu'à mes amis et mes proches. Mousson et une suite partielle aux personnages. Mousson, 3ème jour Et oui, c'est bien elle. De la pluie jusqu'à fin août à partir de maintenant. Crème solaire et lunettes ont été remplacées par parapluie et chaussures sur ma liste d'achats. Bombay est différente sous la pluie. Plus fraîche. Plus propre, mais il manque sans doute un rayon de soleil pour vraiment en profiter. Plus calme aussi : plus personne ne dort sur les trottoirs, mais les lieux publics restes au sec sont envahis. Ca aurait pu laisser plus de place pour marcher, mais ce n'est pas le cas: la surface inondée doit représenter environ cinquante bourcent des routes et trottoirs, donc l'espace gagne sert surtout à se faufiler entre les flaques, ce qui n'est pas toujours possible. Exemple ce matin: je suis parti une heure plus tôt en pensant acheter des billets de train à la gare. Premier pas à l'extérieur : impossible de sortir de l'immeuble sans mettre les pieds dans l'eau. Mes chaussures sont déjà complètement remplies d'eau (pas vraiment prévues pour ça) et elles ne vont pas se vider de si tôt. Évidemment ce matin pas de rickshaw en vue, alors que les deux jours précédents je n'avais qu'a sortir sur la rue pour en trouver. Je commence donc a me diriger a pied vers la gare, heureux tout de même d'avoir le parapluie acheté la veille (la pluie n'est pas violente, mais suffisante pour bien mouiller en quelques minutes de marche). Je tente de bifurquer a la première rue vers linking road, la route principale, mais je renonce face à l'eau ou les gens doivent passer jusqu'aux mollets. Même chose dans la rue suivante. A la troisième, un tas de graviers lie aux travaux en cours (brutalement interrompus par la mousson précoce) me permet enfin de passer. J'ai le plaisir de faire quelques minutes de mon trajet les pieds au sec au milieu de la route, la circulation étant partiellement déviée ce matin. Cent mètres avant la gare, la route est barrée de nouveau par l'eau, et je dois vaillamment remouiller chaussures et pantalon. Enfin au sec dans le train, ou je peux enfin profiter tranquillement de la fraîcheur retrouvée dans la ville (je transpire encore un peu sous mon parapluie, mais des que je suis mouille, ça va mieux). Lors du trajet vers Victoria Terminus, je peux replier quelques minutes mon parapluie. Les trottoirs sont libres et quelques tentes et cahutes commencent tout juste a s'installer. Le trajet en ville est heureusement plutôt sec. A la gare le guichet pour touristes (ferme a l'heure ou je finis mon travail, c'est pourquoi j'étais parti plus tôt) n'est pas encore ouvert: de nombreuses voies sont coupées et le personnel est déborde ce matin. J'attends une heure, le guichet ouvre mais je dois partir avant mon tour pour éviter trop de retard au travail. De toute façon, il faut que je revoie mon planning, je ne suis pas sur que les plages de Goa gardent tout leur attrait sous la pluie. Sur le trajet du bureau, le parc par lequel je dois passer en venant de Victoria est inondée et je traverse a nouveau, de l'eau jusqu'aux mollets, heureux tout de même que le chemin soit goudronné ce qui évite trop de boue. Suite de ma série personnages. Les dialogues ne sont pas terribles mais j'ai besoin de m'entraîner. J'alterne Français et Anglais, selon la complexité des dialogues (Anglais quand je m'en rappelle plus ou moins, Français quand je reconstitue). Trois actes, assez courts Acte I, Juhu Beach Indien, la vingtaine, pas très grand mais costaud et assez mignon, faisant son footing un baladeur au oreilles.
J'arrive à la route, il me laisse en me disant au revoir. Ce n'est pas la seule fois ou on me propose de la drogue. A priori assez facile a trouver par ici, mais les prisons indiennes accueillent chaque année un grand nombre de touristes. Enfin c'est une explication correcte pour le look (assez peu Indien), les amis (étrangers) et la vie (trouver des clients sur la plage) de Siddhârta. Interlude. Le vieux monsieur, même heure, même endroit qu'a notre première rencontre.
On échange quelques mots, puis je m'éloigne.
Acte II Un jeune garçon Indien. Idem, cent mètres plus loin, Collaba causeway.
Remarque: les Indiens, surtout s'ils ont quelques chose a vendre, vous abordent toujours à peu près de la même façon, plusieurs fois par minute dans certaines rues. Si le lecteur a l'impression que je réponds a chaque fois, il se trompe: souvent les vendeurs et mendiants ne maîtrisent pas suffisamment d'Anglais pour une conversation courante, et les autres ne m'ont jamais deçus.
Je continue la rue. Les deux garçons me suivent. Pour une fois ce ne sont pas des mendiants. Nous parlons en passant devant les magasins de Collaba, rapidement, ce qui avec mes compagnons tient les vendeurs a l'écart.
On traverse une rue, interrompant quelques instants le dialogue.
Encore une rue.
Vrai que son vocabulaire est limite, mais pas une trace d'accent indien quand il parle, ce qui même chez les adultes est exceptionnel.
Encore une rue
Ceci expliquant cela. Je pose encore quelques questions, puis je le laisse et fait demi-tour avant d'arriver chez lui, c'est la fin du quartier commerçant et j'ai encore a faire. Je n'ai pas trop cerne son ami: a priori d'une classe assez aise, peut-être ayant ici quelques possessions restant de la colonisation, sans doute ancien ami de ses parents. Je repars donc, incapable de cesser de sourire bêtement, avec en tête juste ce qu'il me faut d'interrogations sans réponses pour occuper ma soirée. Interlude, Marine Drive. Je n'ai pas revu ma touriste allemande ce soir la, ni depuis. Partie peut-être. Sinon j'espère que la mousson ne lui pose pas trop de problèmes. Acte III Victoria station, touristes père et fils Je ne vous infligerai pas un de mes dialogues ce coup ci: juste pour mentionner quelques minutes d'activité de deux sud-africains en balade (enveloppe et de physique assez indien) qui comptaient aller a Goa, provisoirement isolée et plus trop attirante ces derniers jours. Ce qui fait plaisir c'est que je comprends bien leur anglais et que eux me comprennent, ca change de mon habitude. Chacun a tour de rôle me pose les mêmes questions (nom, pays, activité, les grand classiques) pendant que l'autre remplit les réservations (avec l'intervention d'un employé indien, bon anglophone lui aussi, qui tente de nous orienter pendant que nous attendons). Sinon pour ce qui est d'écrire un livre (j'ai eu un retour favorable, et je dois dire que ça me tenterai bien), je ne le ferai pas: j'ai trop peu de temps a y consacrer, et trop peu de souffle pour y mettre suffisamment de matière. Mais je continue a prendre des notes, et a envoyer ces messages faute de mieux. Je pars tôt ce soir, les trains sont en panne depuis ce midi (plus de courant sur la ligne) et le trajet en bus peut être long. Bon été a tous François / Flott PS: Piou, il faudra que tu m'expliques comment marche la ML blacksun (si c'est une ML) |